Grand Concert « Anniversaire Gabriel Fauré » 1845-1924

Le centenaire de la disparition de Gabriel Fauré est l’occasion parfaite
de mettre en lumière une partie de son corpus de musique de chambre
d’une incroyable richesse.
Ce programme nous emmène de la sonate au quintette, en passant
par le trio et quatuor avec piano, créant ainsi un véritable parcours
initiatique dans l’OEuvre de Fauré.

Raphaël Jouan et Flore Merlin ont enregistré la 2ème Sonate dans leur
disque « Sérénade11 , salué par la critique (« C’est là rune des
interprétations les plus intéressantes de cette oeuvre qu ✓on ait jamais
entendues,, J. Bonnaure – Classica). Son Andante aux accents
nostalgiques et poignants est entouré d’un premier mouvement
particulièrement lyrique et d’un final tant virtuose que festif,
anticipant son Trio opus 120, aussi bien dans la forme et la structure
des mouvements que dans l’écriture instrumentale, avec une fougue
toute juvénile.
Les deux musiciens sont ensuite rejoints par Gabriel Le Magadure
(violon) et Marie Chilemme (alto), membres du Quatuor Ébène et
grands fauréens ayant plusieurs fois participés à des intégrales de sa
musique de chambre (Quintettes avec piano – Alpha 2010 / Intégrale
pour Warner 2011 / Horizons Il – Aparté 2022}.
Le 2ème Quatuor avec piano est achevé en 1887. Il nous offre une
vision de la première période compositionnelle de Gabriel Fauré, et
même au delà (« Fauré montre une grande maturité artistique et nous
annonce le début de sa seconde période11 R. Orledge). Le quatuor suit
une structure classique en quatre mouvements, avec un Allegro molto
moderato d’un profond lyrisme, suivi d’un bref scherzo – Allegro
molto, un rêveur Adagio non troppo (le « mouvement roi » de la pièce,
selon Aaron Copland), et un final passionné – Allegro molto. C1 est par
ailleurs l’une des seules oeuvres du compositeur à expérimenter la
forme cyclique, rendue populaire en France à cette période par César
Franck et Franz Liszt.
Le Trio Hélios fête ses 10 ans en 2024, et a interprété le magnifique
Trio opus 120 de Fauré pour la première fois en 2018. C’est un petit
bijou qu’ils affectionnent tout particulièrement, et ont donné en
concert en France, Belgique, Allemagne, ou encore sur les ondes de
France Musique. Avant-dernière partition du compositeur, le Trio est
l’un des sommets de sa production. L’Aiiegro ma non troppo dégage la
simplicité souveraine de celui qui n’a plus rien à prouver, le
mouvement chante avec naturel, accompagné d’un piano fluide et
dépouillé. Dans le céleste Andantino, les trois instruments tissent une
mélodie infinie sur des évolutions harmoniques d’une rare subtilité,,
tandis que l’Allegro vivo final est un scherzo impétueux, virtuose et
brillant.
Gabriel et Marie se joignent au trio pour conclure le concert avec le
Quintette n°2 en ut mineur, créé en 1921. Dans Le Temps, Émile
Vuillermoz ne tarit pas d’éloges : « Le quintette a le mérite paradoxal
de réunir deux vertus généralement incompatibles : la jeunesse et la
sérénité. Il a le privilège juvénile de la fraÎcheur, de / »ardeur,, de la
générosité et de la tendresse persuasive · il possède aussi les dons
épurés de la sagesse,, de la passion idéalisée,, du bel équilibre
voluptueux et de la tranquille raison.

Dans ces quatre mouvements,
la maitrise sans faille et la grande sensibilité d’un des plus importants
compositeurs français transparait à chaque instant, et clôt avec
panache cet aperçu d’un des plus importants corpus de musique de
chambre français.